(Photo: Le Soleil) |
«J’écris à propos de ma difficulté d’être heureux comme médecin dans une société que je trouve, souvent, puissamment insignifiante, mais société qui me nourrit bien, qui n’a pas que des défauts, je sais, mais société agonique, cynique, agnostique et heureuse de l’être…»
« Du fond de ma cabane,
Éloge de la forêt et du sacré »,
Jean Désy
(éd. XYZ, 2002, 165 pages)
L'auteur ne se contente pas de nous raconter ses moments tendres et charmants avec les animaux, les arbres et les lacs, il nous amène à réfléchir sur nos gestes et nos attitudes, notre façon de voir la vie. Notre rapport avec l'environnement est ici remise en question et ce n'est pas un scientifique qui nous lance un message mais un homme des bois, un être humain qui évolue chaque jour au cœur de la nature. Même s'il doit chasser pour survivre, il avoue que cette activité lui est pénible: « Mais quelle difficulté de chasser les bêtes en les aimant ! » (p.125) Désy a un grand respect de tous les êtres vivants et il cherche à comprendre cette hiérarchie des valeurs que nous avons échafaudé probablement pour nous déculpabiliser: une mouche est-elle moins importante qu'un caribou ? Il croit donc qu'un jour le végétarisme constituera « peut-être une étape évolutive plus harmonieuse dans l'échelle des valeurs que les humains du monde entier devront un jour adopter. » (p.126)
Il mentionne que dans la forêt près de chez lui, on a abattu une épinette noire pour construire un sentier pour les motoneiges. Cet arbre avait 150 ans! Désy est impressionné par la vivacité de la nature qui dépasse la compréhension humaine. Il saisit mal ce besoin de l'homme à tout dominer, à tout exploiter et à soumettre à ses volontés alors que bien des choses de la nature nous échappent.
Il y a une profonde spiritualité qui transpire dans le texte de Désy, touchante et apaisante: « Canoter (…) c'est entrer en relation avec le paysage, ses eaux, ses courants et ses froidures, c'est prier avec les poissons et leur limon, c'est discuter de migration, de brindilles et de nid avec les canards pilets, c'est vibrer avec les libellules à la dérive et les chenilles dans le gosier des ouaouarons, et c'est se muer en pitoune abandonnée par des siècles de drave ». (p.71)
Pas de doute, cet ouvrage est un véritable éloge à la nature écrit avec passion et sagesse. On devrait recommander la lecture de ce livre aux dirigeants afin qu'ils puissent réfléchir sur le sens du respect de la vie. De même, l'ouvrage mériterait d'être lu par nous tous car voilà une occasion pour se donner un moment de répit dans nos vies mouvementées et tourmentées pour nous demander si, par hasard, nous ne passons pas à côté du bonheur…En effet, il semble que le bonheur soit si simple alors que nous nous compliquons souvent la vie… À lire absolument !
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